Le bleu cobalt c’est la mélancolie tout court et celle anticipée : c’est la couleur d’un espace-temps indéfini.
Pendant longtemps, je n’ai pas osé sortir du crayon gris ou du stylo fin noir : je craignais de me perdre parmi les couleurs ou de céder à la facilité de leur attrait premier. Je dessinais aussi davantage dans la spontanéité, d’une traite, sans gommer, dans une démarche presque automatique. Un jour, une couleur a anticipé le geste : le bleu cobalt. Naturel à la fois que ésotérique car flirtant entre l’outremer et l’ultraviolet, il m’accompagne désormais pour transcrire un espace-temps indéfini, en tout temps valable, comme la mélancolie et celle anticipée.
J’aime les scènes, les corps arrêtés dans le mouvement, leurs interactions et la rencontre avec l’animal, le fruit, l’oiseau… En esquissant mes rêveries et mes réflexions, je sonde et traverse les limites de la réalité perçue. COBALT, c’est le témoignage de cette exploration.